Poursuivant notre examen des suspensions et des expulsions injustes, ce blogue examinera le taux de punition scolaire chez les jeunes Noirs. Au cours de l’Institut d’été de la Faculté d’éducation de l’Université York, en août, nous avons beaucoup appris sur les injustices vécues par les jeunes Noirs dans les écoles de l’Ontario de la part d’un certain nombre de personnes, y compris des enseignants, des directeurs, des étudiants diplômés et des organismes communautaires. À titre d’équipe du RSEKN pour la région du Sud, nous avions choisi de concentrer notre travail sur la suspension et l’expulsion, ce qui explique pourquoi ces présentateurs ont éveillé mon intérêt. En avril 2017, CBC News a diffusé un reportage sur le nombre disproportionné d’expulsions chez les jeunes noirs dans les années 2011 à 2016, pendant lesquelles près de la moitié des expulsions du Toronto District School Board ont été imposées à des élèves noirs. Comme c’est le cas dans l’ensemble des écoles et conseils scolaires de l’Ontario, le TDSB a recueilli des données liées à la race afin de réduire les disparités en matière d’éducation. La réalité, c’est que ces histoires sont racontées encore et encore depuis des décennies dans divers pays, villes et provinces, et que très peu de changements sont pourtant apportés pour corriger systématiquement les processus qui renforcent de tels résultats et leurs répercussions sur les expériences vécues par les étudiants noirs, ainsi que sur leur parcours scolaire.
En mars 2013, le Toronto Star a publié un article relatant que, durant l’année scolaire 2006-2007, les jeunes Noirs représentaient environ 12 % des élèves du secondaire du conseil scolaire public de Toronto, mais qu’ils ont reçu plus de 31 % des suspensions. Par comparaison, les jeunes Blancs représentaient 33 % des élèves du secondaire et ont reçu seulement 29 % des suspensions.
Un rapport du TDSB indique qu’entre 2006 et 2011, les élèves noirs étaient plus de deux fois plus susceptibles d’être suspendus au moins une fois que les élèves blancs. Les étudiants noirs étaient trois fois plus susceptibles d’être placés dans le programme des compétences essentielles et deux fois plus susceptibles d’être placés dans des programmes appliqués que les étudiants blancs, alors que leurs pairs blancs étaient 1,5 fois plus susceptibles d’être placés dans des programmes de formation générale. Les élèves de race noire étaient plus susceptibles d’être identifiés comme ayant une atypie (autre que la douance) et moins susceptibles que les élèves de race blanche d’être identifiés comme doués. De plus, les étudiants noirs avaient un taux de décrochage plus élevé que leurs pairs blancs.
Lorsqu’on demande aux élèves noirs ce qu’ils pensent de leur éducation, ils expriment des sentiments négatifs à l’égard de leur expérience scolaire et de leur sécurité à l’école, et ils se méfient des figures d’autorité scolaire. Cependant, bon nombre de ces articles semblent pointer vers les caractéristiques de la culture et des familles noires comme sources des taux supérieurs de suspension et d’expulsion, en posant des questions telles que « Est-ce qu’ils s’ennuient? » Ont-ils faim? Est-ce parce qu’ils sont pauvres? Est-ce parce qu’ils doivent prendre soin de leurs frères et sœurs? Nous mettons de l’avant les problèmes que ces enfants et leurs familles rencontrent pour expliquer le taux de suspension et d’expulsion, nous passons à côté d’un problème plus vaste : nos propres préjugés et idées préconçues.
Œuvrant dans ce qui était autrefois connu comme l’une des écoles les plus perturbées de la région, le directeur d’une école secondaire de l’Ontario a instauré un changement visant à réduire les taux de suspensions et d’expulsions. Réduire l’accent mis sur les sanctions comme les suspensions et les expulsions et accentuer l’accent mis sur le renforcement de la responsabilité, de la participation, des relations sociales et de l’esprit de discipline a conduit à une amélioration du climat scolaire global et des résultats scolaires des élèves qui auraient été auparavant à risque.
« Qui ose enseigner ne doit jamais cesser d’apprendre » – John Cotton Dana
Écrit par Olivia Faulconbridge.