La semaine dernière, l’équipe du RSEKN s’est réunie pour discuter des progrès réalisés dans la dernière année et des plans pour la deuxième année, qui débute en septembre! Pour notre équipe, il est palpitant de célébrer les succès et de réfléchir aux défis de l’année écoulée depuis le lancement du Réseau, les 16 et 17 novembre derniers
Quels sont les obstacles systémiques à l’équité dans vos communautés scolaires?

En nommant expressément les obstacles systémiques, notre équipe peut élaborer des stratégies et agir pour promouvoir et soutenir l’équité pour les élèves marginalisés et racialisés. Nous nous employons à adopter à l’égard de l’équité une approche systémique fondée sur des systèmes. Voici trois exemples d’obstacles nommés par notre équipe.

Représentation : Voir les groupes marginalisés et racialisés dans notre société.

Accessibilité : Possibilités équitables d’accès à des espaces inclusifs et des ressources.

Croyances et comportements : Quels préjugés, présuppositions et attitudes les intervenants en éducation ont-ils à l’égard de l’équité?

En 2014, le ministre de l’Éducation a publié un document intitulé Équité et éducation inclusive dans les écoles de l’Ontario : Lignes directrices pour l’élaboration et la mise en œuvre de politiques, 2014. Ce document décrivait les obstacles systémiques à l’équité en éducation, en vue de l’élaboration d’un plan d’action sur la façon d’éliminer les obstacles systémiques, les préjugés discriminatoires et la dynamique du pouvoir qui limitent le potentiel d’apprentissage des élèves, ainsi que pour promouvoir l’éducation inclusive et le respect de la diversité.

Partout en Ontario, les élèves continuent de se heurter à des obstacles discriminatoires à l’apprentissage. L’un des obstacles a trait aux suspensions et expulsions. En juin 2018, l’équipe régionale du Sud du RSEKN a choisi de concentrer son travail sur l’examen des questions d’équité par rapport aux suspensions et expulsions. En tant qu’étudiant au doctorat en psychologie scolaire et appliquée de l’enfant, j’observe des obstacles pour les enfants handicapés. Plus précisément, les enfants ayant des troubles d’apprentissage et le TDAH se heurtent souvent à des obstacles à l’école. De toute évidence, leur mode d’apprentissage, leur attention et les problèmes de comportement qui en découlent ont un impact sur leurs résultats d’apprentissage. Cependant, le National Center for Learning Disabilities (NCLD) a révélé dans son dernier Rapport sommaire (en anglais) que ces enfants font également l’objet de fréquentes suspensions, ou « vacances scolaires ». En fait, les élèves ayant ces besoins spéciaux sont deux fois plus susceptibles d’être suspendus que les autres enfants. Des parents m’ont raconté qu’on les avait appelés pour leur demander d’aller chercher leur enfant dans le milieu de la journée ou qu’on leur avait dit de les garder à la maison pendant une semaine ou deux pour que l’école puisse « prendre une pause ». Mais comment une telle approche peut-elle favoriser la réussite de l’apprentissage d’un enfant?

Le moins qu’on puisse dire, c’est que ça ne marche pas. Le NCLD a constaté que les suspensions et « vacances scolaires » fréquentes réduisent le temps passé en classe, ce qui met en péril la réussite scolaire. Par conséquent, ces élèves sont plus susceptibles de décrocher de l’école ou de devoir doubler une année scolaire. 

Accès à la ressource : Disability in Canada: A Complete Profile(en anglais)

La classe est un lieu d’apprentissage. Lorsque vous retirez un élève de la classe, vous le privez de la possibilité d’apprendre. C’est encore plus problématique pour les élèves qui ont besoin de plus de temps et de soutien pour réussir dans leur apprentissage. Le fait de retirer fréquemment les élèves de la salle de classe affecte également leur bien-être émotionnel et social et perturbe leurs relations avec leurs pairs. De plus, les suspensions peuvent causer des dommages psychologiques et émotionnels à un élève handicapé déjà sensible. Une telle approche punitive n’est pas la solution et ne fait qu’aggraver le problème.

Enfin, nous devons tenir compte de l’impact des suspensions ou « vacances scolaires » sur les parents, groupe bien souvent négligé quand on parle des intervenants en éducation. Exiger des parents qu’ils soient disponibles pour aller chercher leur enfant à l’école au milieu de la journée, ou qu’ils restent à la maison avec leur enfant pendant une semaine ou plus, met en péril leur réussite professionnelle et peut engendrer de l’instabilité financière et des perturbations familiales, pour ne citer que quelques exemples de sources de stress. Pour cette raison, bon nombre de parents sont incapables d’occuper un emploi s’ils sont placés dans cette situation. Les approches punitives produisent plus de problèmes que de solutions et, en fin de compte, plus d’obstacles à l’inclusion.

Êtes-vous un parent ou un éducateur? Jetez un coup d’œil au site de TA@l’école (un projet de la Learning Disabilities Association of Ontario) pour trouver des ressources pédagogiques.

« Le problème, ce n’est pas le handicap, c’est l’accessibilité. » [traduction] – Mohamed Jemmi (TED, 2013).

Hébergé par la Faculté d'éducation de l'Université d'Ottawa et le Centre de recherche sur les services éducatifs et communautaires (CRSEC), le Réseau de Savoir sur l’Équité (RSEKN) est un réseau provincial multipartite bilingue de mobilisation des savoirs qui rassemble les innovateurs en matière d'équité afin de stimuler les activités et d’appuyer le développement de produits susceptibles d’être utilisés pour éliminer les obstacles systémiques actuels pour les enfants et les jeunes des groupes marginalisés. Email: Twitter: @RECRAE_RSEKN

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