La réalité de l’enseignement du français en milieu minoritaire, c’est que nous faisons face à une énorme diversité chez nos élèves.  Au sein du Conseil scolaire Viamonde, cette diversité est notre richesse ainsi que notre défi. Certains élèves ayant droit en Ontario ont grandi avec la présence du français dans leur milieu et ils nous arrivent prêts pour les apprentissages visés dans le Programme de la maternelle et du jardin.  D’autres apprenants ont peu entendu le français à la maison ou à la garderie. Nous accueillons aussi des élèves qui ont de bonnes bases en français, mais qui vivent une grande partie de leur vie dans une autre langue. Les cours de natation, la télévision, la radio, les affiches qui les entourent sont tous en anglais et la vie à la maison se déroule souvent dans deux langues ou plus.

Il peut être difficile d’encourager les élèves à parler en français entre eux dans les corridors, à la récré et même en classe. La source de cette difficulté est double, un grand nombre de nos élèves nous arrivent avec un déficit de vocabulaire comparé à leurs camarades dans des régions purement ou presque purement francophones. De plus, certains élèves ressentent une insécurité linguistique. Lorsqu’un élève n’a pas les mots pour s’exprimer, ou lorsqu’il se fasse corriger trop souvent, il perd le goût d’oser parler le français. 

Que faisons-nous pour surmonter les obstacles en milieu minoritaire?  L’enseignement du vocabulaire se fait non seulement par le biais de l’exposition, mais aussi par l’enseignement explicite, et ce, à tous les jours. Le vocabulaire ciblé doit être en contexte avec un concept ou un texte à l’étude. L’enseignant aide les élèves à cibler les mots nouveaux : certains mots simples afin d’appuyer les élèves apprenants du français et certains mots plus recherchés afin d’élargir le vocabulaire des élèves qui parlent couramment la langue. Les mots doivent être travaillés et retravaillés de plusieurs façons. De petits jeux de vocabulaire débutent chaque leçon et des activités d’écriture, de lecture et de communication orale permettent aux élèves de réinvestir les mots dans divers contextes. Le schéma des six étapes de Marzano et Pickering peut nous aider à planifier nos interventions. Cette progression facilite l’acquisition du vocabulaire et permet aux élèves d’en faire le transfert à d’autres contextes.  

Afin de contrer l’insécurité linguistique, les enseignants cherchent à trouver un juste équilibre entre l’encouragement et la correction des structures grammaticales. L’élève qui sait qu’il parle bien le français, sera plus confiant lorsqu’il le parle. Cependant, interrompre l’élève pour le corriger au moment où il fait une erreur peut nuire à sa confiance. Il est important de noter les erreurs qu’on entend souvent et d’enseigner la bonne façon de le dire à un autre moment. Il faut également valoriser la langue maternelle de l’élève et tout ce que celle-ci lui apporte comme connaissances antérieures. Comparer la syntaxe du français avec celle de la langue première de l’élève l’aide à mieux comprendre et lui communique que sa langue est importante en même temps.  Il est à noter qu’il ne faut pas voir d’autres langues, surtout l’anglais qui est la langue dominante ici, comme l’ennemi. Parfois la meilleure stratégie d’enseignement est de dire que « est » veut dire « is » et « et » veut dire « and ». À d’autres moments, il est mieux de donner une définition en français. 

Au conseil scolaire Viamonde, notre slogan « Tout est possible » nous guide. Malgré les défis de l’enseignement du français en milieu minoritaire, notre focus est sur les solutions.  Nous bâtissons sur les succès des élèves et nous préparons nos finissants pour leur avenir bilingue. 

Ce billet de blogue fut une très courte introduction à des réalités très complexes. Si vous cherchez à en savoir plus sur l’enseignement dans les écoles de langue française de l’Ontario, suivez nos discussions sur notre podcast, Toute la classe, une initiative du Conseil scolaire Viamonde. 

Podcast: https://www.podomatic.com/podcasts/pourtoutelaclasse

Par: Jennifer Davies.

Jennifer Davies
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