Lors d’une conférence prononcée le 6 novembre dernier à la Faculté d’éducation de l’Université d’OttawaLaura Thompson nous fait découvrir le Nunavut créé en 1999. Elle nous parle de son arrivée sur ce territoire avec sa famille après avoir fait le choix de quitter son poste de professeure à l’Université Acadia.  Elle décrit d’abord ce nouvel État arctique qui partage ses frontières avec les Territoires du Nord-Ouest, le Manitoba et Terre-Neuve-et-Labrador ainsi que des frontières maritimes avec le Québec.  Trois grandes régions composent le Nunavut qui s’étend sur plus de deux millions de km carré: Kitikmeot, au nord-ouest, Kivaliig plus au sud et Qikiqtaaluk au nord-est, là où se trouve la plus grande concentration d’habitants, plus particulièrement à Iqaluit, là où elle habite. Au total, la population ne dépasse pas les 36 000 habitants. Vingt-cinq collectivités composent le Nunavut, chacune dotée d’un poste de soins infirmiers, mais aucune route ne les relie entre elles.

Dans ce paysage de toundra arctique qu’elle découvre et qui l’émerveille, ses enfants inuits, agissent tels des passeurs culturels qui lui permettent de mieux comprendre la culture, les savoirs, les langues et les habitudes. Son travail de fonctionnaire au Ministère de la culture et du patrimoine du gouvernement du Nunavut lui permet aussi d’être plongée au coeur des cultures et des langues inuites.  La loi du Nunavut reconnaît trois langues officielles à statut égal, le inuktut, l’anglais et le français dans la loi territoriale ainsi que des langues inuites, l’inuktitut, de plus en plus vulnérable, et le inuinnaqtun qui est considéré en danger de disparaître. L’inuktut est une forme médiane entre ces deux dernières. Elle décrit la francophonie nunavoise, qui compte six organismes communautaires et une école, l’école des Trois-Soleils où les élèves vivent en français, mais aussi en inuktitut et en anglais. Elle aborde enfin les conséquences du colonialisme qui ont profondément érodé les modes de vie ancestraux, entrainé la perte de repères culturels et linguistiques et laissé des plaies encore difficiles à panser si l’on pense aux problèmes sociaux auxquels sont confrontés des Inuits comparativement aux Uiviit.  Cette situation commande une approche de l’équité qu’il faut sans cesse interroger et réinventer. 

Écrit par co-directrice du RSEKN, Nathalie Bélanger

Nathalie Bélanger

Co-directrice du RSEKN

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