En février 2016, je suis captivé par la première édition du colloque à l’Université de Moncton portant sur la Politique d’aménagement linguistique et culturel (PALC) du ministère de l’Éducation et du Développement de la petite enfance (MEDPE). Une conférence de l’avocat et du professeur maintenant à la retraite Michel Doucet me frappe tout particulièrement. Nous tenons pour acquises nos institutions francophones. Et collectivement, nous nous dirigeons vers un suicide culturel et linguistique. Il cite notamment les travaux de Landry, Allard et Deveau.
Comme jeune enseignant apprenti de Cap-Pelé, au Nouveau-Brunswick, l’importance de la construction identitaire prend alors tout son sens. Le double mandat prescrit par le Ministère de l’Éducation et du Développement de la Petite Enfance du Gouvernement du Nouveau-Brunswick se doit de rayonner. Oui, dit-on, pour les élèves et les enseignants, ce double mandat s’inscrit afin de résister aux effets d’un contexte anglodominant. Comme on dit, l’anglais ne s’apprend pas chez les francophones en dehors du Québec, ça s’attrape. Ainsi, lorsque nous nous asseyons sur le statu quo, la proactivité de l’engagement citoyen s’arrête, et le recul est automatique.
Le danger du recul, malgré nos bons coups sur la scène politique, nous affecte encore tous les jours. Ainsi, c’est les petits gestes qui font la différence. En demandant le service en français, en s’affirmant fier d’être francophone et en faisant respecter son droit de s’épanouir dans sa langue. Le projet de société que nous avons choisi, soit la vitalité sociolinguistique francophone, elle aussi, peut rayonner.
Dans une école francophone en milieu minoritaire, c’est une valeur oh que plus importante. Mais le réflexe des parents et des enseignants pour le rappeler à leurs enfants et à leurs élèves semble parfois manquer à l’appel. Surtout dans un milieu axé sur les performances scolaires, on semble négliger les autres aspects cruciaux à l’éducation comme les arts et les cultures. Pourtant, c’est aussi important.
Ainsi, dans un tel contexte où il y a multiples valeurs et expériences, je me demande à quoi ressemble une direction d’école afin qu’elle réussisse son leadership dans l’école et dans la communauté. Et j’aimerais savoir si vous pouvez m’aider à poursuivre la réflexion.
En Ontario, les directions d’école de langue française sont invitées à actualiser deux mandats : 1) protéger, valoriser et transmettre la langue et la culture francophone (ministère de l’Éducation de l’Ontario [MÉO], 2004) et 2) favoriser l’inclusion de la diversité ethnoculturelle, linguistique et religieuse (MÉO, 2009a, 2009b, 2013, 2017). Cependant, ma coauteure et moi soulevons l’hypothèse par un article paru en 2018 de l’Association canadienne d’éducation de langue française (ACELF) qu’il existe une tension lors de la conciliation de ces deux mandats comme démontré par la figure ci-dessous :
Je suis donc à la recherche de directions d’écoles de la région d’Ottawa ou de Toronto qui seraient intéressées de partager leurs expériences en tant que leader qui tend vers la justice sociale dans un monde où les identités multiples se forgent et s’affirment. Est-ce que ce modèle les interpelle ? Si vous êtes intéressés ou si vous connaissez quelqu’un de votre réseau qui serait possiblement intéressé, svp n’hésitez pas à m’envoyer un courriel ou un message sur Instagram.
Finalement, pour ceux qui désirent en savoir plus sur le sujet, je vous invite à venir m’écouter gratuitement au 87e colloque de l’Association francophone pour le savoir (ACFAS) qui se déroule cette année, pour la première fois de son histoire, à l’Université du Québec en Outaouais du 27 au 31 mai 2019.
Au plaisir de poursuivre la conversation,
Jean-Sébastien Landry
Courriel :
Écrit par Jean-Sébastien Landry.
[1] Landry, J. S., & Gélinas-Proulx, A. (2018). Conciliation du leadership des directions d’école en contexte francophone minoritaire et en contexte de diversité ethnoculturelle, linguistique et religieuse. Éducation et francophonie, 46(1), 100-121
Jean-Sébastien Landry
Jean-Sébastien Landry est originaire d’un petit village acadien du sud-est du Nouveau-Brunswick, Cap-Pelé. Il a un baccalauréat en enseignement des sciences au secondaire ayant effectué ses études à l’Université de Moncton. En mai 2016, il déménagea à Ottawa pour poursuivre ses études en maitrise et vivre multiples expériences avec la Garde côtière canadienne. Il travaillait notamment en recherche et sauvetage sur un bateau de la Garde côtière canadienne à Long Point, en Ontario. Présentement, il réussit à mettre en valeur sa passion pour l’éducation et l’inclusion en voyageant dans des communautés de l’Arctique canadien pour susciter leur engagement afin de rejoindre la Garde côtière auxiliaire et à perfectionner diverses techniques de recherche et sauvetage en mer. Impliqué dans sa communauté, il est notamment membre du conseil d’administration de l’Association des communautés francophones d’Ottawa et du Réseau du savoir sur l’Équité de l’Université d’Ottawa. Il est actuellement candidat à la maitrise en Éducation à l’Université du Québec en Outaouais.